Jean-Jacques Goldman

Tournent les violons

Grande fête au château il y a bien longtemps
Les belles et les beaux, nobliaux, noble sang
De tout le royaume on est venu dansant

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

Grande fête aux Rameaux et Manon a seize ans
Servant en ce château comme sa mère avant
Elle porte un plateau lourd à ses mains d'enfant

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons
La bel uniforme, oh le beau lieutenant
Différent des hommes d'ici blond et grand
Le sourire éclatant d'un prince charmant

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

Redoublant la fête et les rires et les danses
Manon s'émerveille en remplissant les panses
Le bruit, les lumières, c'est lui qui s'avance

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

En prenant son verre, auprès d'elle il se penche
Lui glisse à l'oreille en lui frôlant la hanche:
"Tu es bien jolie" dans un divin sourire

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

Passent les années dures et grises à servir
Une vie de peine et si peu de plaisir
Mais ce trouble là brûle en se souvenir

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

Elle y pense encore et encore et toujours
Les violons, le décors, et se mot de velours
Son parfum, ses dents blanches, les moindre détails

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

En prenant son verre auprès d'elle il se penche
Lui glisse à l'oreille lui frôlant la hanche
Juste quatre monts, le trouble d'une vie
Juste quatre mots qu'aussitôt il oublie

Tournent les vie oh tournent et s'en vont
Tournent les violons

Elle y pense encore et encore et toujours