Aldebert

Tête en l'air

À l'âge de raison
Dans mes tennis à velcro,
Je regarde le monde
Les genoux mercurochromes.
En secret, je dévore,
J'épie les paires de cuisses.
Je découvre le corps
Des filles dans les 3 Suisses.

Tête en l'air, à tour de bras,
Je me fiche de savoir
Combien font sept et trois,
Mais où est donc Ornicar ?
Je préfère au tableau vert
La fenêtre du Velux
Où des monstres imaginaires
Se dessinent dans les cumulus.

Sur ma planète, c'est c'ui qui dit qui y est,
J'ai dans la tête une mélodie qui fait…

Dans ma chambre, dès qu'il fait lune,
Je scrute le plafond,
Que les phares des voitures allument.
En passant derrière la maison,
Quel genre de Dracula,
Se cache encore sous mon lit ?
Je remonte les draps jusque là,
En rentrant les chevilles.

Sur ma planète, c'est c'ui qui dit qui y est,
Quelques petits secrets…

J'ai acheté la protection
De mon copain Michelet,
Il est fort comme un redoublant,
Je le paie en pain au lait.
Toute la terre me ment et me prend
Pour plus petit que je ne suis,
Le Père Noël c'est les parents,
La p'tite souris aussi.


Je tape ma crise tous les dimanches matin,
Pour éviter l'église et les conseils du sacristain,
Car l'homme qui parle à Dieu,
Déclare à l'assemblée
Que quand on est heureux,
On finit par le payer !

Sur ma planète, c'est c'ui qui dit qui y est,
Quelques petits secrets…
Sur ma planète, c'est c'ui qui dit qui y est,
J'ai dans la tête une mélodie qui fait…