Iva Frühlingová

Vanity Case

J’AI RANGÉ MA VIE ENTIÈRE AU
FOND D’UN VANITY-CASE DE QUOI
DIRE ET DE QUOI FAIRE POUR S’EN-
VOLER PRENDRE L’AIR, POUR GUÉ-
RIR DU MAL DE TERRE. J’Y AI MIS
QUELQUES PROMESSES ET PUIS
TOUT CE QU’IL ME RESTE AU FOND
D’UN VANITY-CASE



JE RÊVE SANS EN AVOIR L’AIR QUE
DANS MON VANITY-CASE RESTE UN
BOUT DE PLANISPHÈRE AU MILIEU
DE MES AFFAIRES, ENTRE MON CAR-
NET D’ADRESSES ET CE VOL EN
CLASSE AFFAIRE, MES DÉRIVES ET
MES DÉSERTS SONT DANS MON
VANITY-CASE



JE VIS, LIBRE COMME L’AIR ENTRE
CIEL ET MER, J’ATTENDS QUELQU’UN
POUR FAIRE ESCALE AVEC MOI ;
EMMÈNE-MOI.



POUR QUE MA VIE SOIT LÉGÈRE, J’AI
DANS MON VANITY-CASE DE QUOI
DIRE ET DE QUOI FAIRE, DES TEN-
DRESSES ET DES CARESSES, DE
QUOI VIVRE ET QUOI PLAIRE MAIS
CES GARÇONS QUI ME PLAISENT, NE
PÈSENT ENTRE PARENTHÈSES, RIEN
DANS MON VINITY-CASE



JE VIS, LIBRE COMME L’AIR ENTRE
CIEL ET MER, J’ATTENDS QUELQU’UN
POUR FAIRE ESCALE AVEC MOI ;
EMMÈNE-MOI. JE VIS, ENTRE CIEL ET
TERRE. JE CHERCHE UN REPÈRE,
PERDU DANS MES AFFAIRES, UN
ALLER SIMPLE VERS TOI ; PARFOIS
J’Y CROIS.



POUR GUÉRIR LE MAL DE TERRE, J’AI
DANS MON VANITY-CASE TOUT CE
QU’IL FAUT POUR SE FAIRE LA
MALLE ET QUAND C’EST L’HIVER,
J’OUBLIE LES INSTANTS QUI PÈSENT
FROIDS COMME DES ATTACHÉS-
CASE ET PUIS JE FILE À L’ANGLAISE
AVEC MON VANITY-CASE



SI JE JOUE LES COURANTS D’AIR, NE
SOYEZ PAS EN COLÈRE. JE M’EN VAIS
NE VOUS DÉPLAISE AVEC MON VANI-
TY-CASE. J’OUBLIE LES INSTANTS
QUI PÈSENT, FROIDS COMME DES
ATTACHÉS-CASE ET PUIS JE FILE À
L’ANGLAISE AVEC MON VANITY-CASE